"Le Seigneur est notre guide à tous, notre berger. Je ne suis que son ombre, mais je tiens à veiller au troupeau qui m'est confié en cette forêt. Vous serrez mes agneaux, mes brebis, mes béliers. Et croyez moi, jamais mouton ne sera mieux nourrit! Alors c'est vrai, nous n'avons pas grand chose à vous offrir, un toit de feuilles et d'étoiles, un lit de feuilles mortes mais la liberté mes amis! La liberté de vivre, tout simplement.
Lorsque Dieu créa l'homme et la femme en son jardin d'Eden, ni l'homme ni la femme ne possédait rien. Pas même de vêtements. Nous n'avons pas besoins de posséder, au contraire de ces nantis bien pensants qui payent leurs chaises à l'église! Ici, tous seront au premier rang, ici, je prêcherais sous un dôme de feuillage et sur un autel de pierre. Et Dieu verra que notre combat est juste car Il vise à rendre Sa création à ceux qui y ont droit.
Voilà ce que nous ferons en cette forêt, mes amis. Ensemble, soudés dans ce seul élan. Alors, que celui qui a soif vienne"

Apparence

Dans un petit réduit lugubre, sous les toits se tiennent de silhouettes. La première est à genoux devant la deuxième dans une position d'asservissement.

VOIX AUTORITAIRE: Relève-toi et fais moi ton rapport Tom.

VOIX SERVILE: Messire, nous devons nous méfier, un homme nourrit les passions du peuple. Il leur offre monts et merveilles...

VOIX AUTORITAIRE lui coupant la parole: S'ils se rebellent, c'est cela? il serre les poings à s'en faire blanchir les phalanges L'infâmes! Vous l'avez fait taire j'espère.

VOIX SERVILE en baissant les yeux: C'est-à-dire Messire, si je l'avais fait à cette instant, les spectateurs m'auraient lynchés et il serait devenu un véritable martyr aux yeux de ces misérables.

VOIX AUTORITAIRE ravalant sa fureure: Certes, tu as bien fait. Mais je dois m'assurer que tu te souviens de lui, que dès que tu en auras l'occasion, tu te chargeras de lui faire son affaire.

VOIX SERVILE: Certes Messire, il s'agit d'un moine. Il est aussi grand que vous je crois. Et sa bedaine est imposante, il passe difficilement inaperçue. Un tonneau de vin serait moins volumineux. Je ne le perdrais pas de vue Messire.

VOIX AUTORITAIRE: Bien, je suis satisfait. Va a présent, et ne revient que lorsque ta mission serra accomplie.

La silhouette la plus petite s'éloigne et sort de la pièce

-Vous élevez des abeilles frère Tuck? fit le jeune fomme en regardant curieusement les ruches installées à côté de la cabane du moine.

-Disons que nous nous élevons mutuellement, répondit évasivement Tuck

Le jeune homme souris et adressa un sourire de connivence à Tuck.

-Enfin mon frère, inutile de me cacher quoi que ce soit. J'ai beau être un nouvel arrivant, Robin lui même à confiance en moi!

Le moine jeta un regard dubitatif au garçon. Il n'avait pas tort. Les amis de Robins étaient ses amis après tout. D'un signe, il encouragea le garçons à le suivre et l'entraîna dans un petit cabanon adossé au mur de la cabane du moine. L'homme d'Eglise écarta une planche qui en bouchait l'ouverture. Une série de petits tonnelets apparut alors.

-Hydromel et alcool de blé, murmura Tuck sur un air de conspirateur

Votre Vie

La Famille de Tuck?! Mais enfin, ce n'est pas une question qui se pose! La famille de Tuck, c'est ses brebis. Il nie une quelconque appartenance à quelque famille que ce soit. Tout ce qui compte pour lui, c'est ses ouailles! Tous il les aime, comme un père aime ses enfants. Tous trouvent en lui une oreille attentive.

Ses proches? Ça, c'est différent. Les amis et la famille, c'est pas la même chose. Robin, Will, Petit Jean. Ces trois là, ce sont ses amis. Pour eux, il irait prêcher à l'autre bout du monde! Et il ne doutait pas qu'ils en feraient autant pour lui. Tuck tenait à ses trois là plus qu'à  tous ses moutons!

La première fois que ses parents menèrent Tuck à l'Eglise, il pleurait tout les larmes de son corps. L'eau du baptême avait coulé sur son front, inondé ses yeux de nourrisson. Il ne s'en souvient pas, bien sûre, mais à cet instant là, son chemin était déjà tout tracé. Il était le cinquième enfant d'une famille pauvre. Trop pauvre pour nourrir tant d'enfants.

Dans la mémoire de Tuck, la première fois qu'il est entré dans un Eglise remonte au jour de ses cinq ans. Il se souvient de tout. Lorsqu'il est entré dans la petite salle vouté, peintes de magnifiques fresque des piliers au plafond, il a regardé l'eau bénite dans son bol de pierre. Son reflet lui a renvoyé l'image d'un jeune garçon joufflue qui ne se posait pas beaucoup de questions. Oui, Tuck se souvient aussi de l'homme en bure brune qui l'attendait dans la sacristie. Il se souvient que les adultes échangeait des mots, des pièces, des poignées de main, un petit garçons.

Depuis ce jours, Tuck n'a plus jamais quitté le monastère. Il a lu, appris à écrire, la messe en latin, les genoux sur les pierres froides pour faire pénitence, la cuisine chaude et les montagnes de patates à éplucher...
Mais le jeune garçon à aussi regardé à travers les barreaux de sa prison. Il a aperçu le monde sans jamais vraiment l'atteindre. Alors le jour où les frères lui remirent son habits et lui rasèrent le crâne, il prononça ses vœux, comme tous s'y attendaient. Mais deux jours plus tard, il demandait au Père du Monastère sa bénédiction, il partait en pèlerinage à Jérusalem.

Le Jeune moine qui partit ce jour-là du monastère ne revint jamais. Il connu le monde. Fut profondément désespérer de cette injustice qui s'installait partout en ce glorieux royaume d'Angleterre. Mais il ne se laissa pas abattre! Soutenu par la boisson à sa main gauche, par la Foie à son bras droit, il entreprit de prêcher.

Sa vie ne fut qu'errance, palabre et boissons. Jusqu'au jour où il s'installa dans une église abandonnée. Là, il vécu en ermite quelques temps. La bonne fortune lui offrit un essaim d'abeille. Il le captura dans un vieux panier d'osier bourré de vieille paille qui traînait dans le grenier de la petite église.  Peut à peut, il s'installa. Son jardin, une chèvre égarée, un cochon sauvage. Ses abeilles, leur miel et leur hydromel finalement. Tous étaient heureux dans ce petit bout de forêt, dans cette chapelle. Loin des hommes.

Mais les hommes le rattrapèrent. Ils étaient trois, en haillons. Ils avaient frappés à la porte et avaient demandés asile. Tuck avait accepté. Que faire d'autre? Il s'était simplement assuré de garder un gourdin sous la main.

Les trois hommes restèrent dans le grenier de la petite chapelle trois jours durant. Leurs poursuivants s'y arrêtèrent au matin du deuxième jour. Frère Tuck accueilli les hommes d'arme froidement. Arguant qu'après-tout, il s'agissait ici de la maison de Dieu et que nul n'était autorisé à entrer armé en ce lieu. "Et puis c'est assez! Je suis un ermite, pas un aubergiste! Voilà la deuxième troupe qui s'invite ici. Laissez moi seul avec Dieu, je vous en conjure messieurs!". Les gardes s'étaient empressés de l'interroger sur ces autres visiteurs. Il avait répondu avec aplomb qu'ils s'en étaient allés vers le nord.

Vers le nord, ils chevauchèrent. La tourbière rencontrèrent. On n'entendit plus jamais parler d'eux.

Les trois compères finirent par descendre du grenier. Ils découvrirent fortuitement les tonneaux d'hydromel et entreprirent d'aider le moine à les vider. Finalement, tous les quatre se lièrent d'amitié et les nouveaux compagnons de Tuck lui proposèrent de se joindre à leur petite bande de rebelle.

Le moine y vit un signe de Dieu. Il ferma les portes de sa vielle Eglise. Libéra chèvre et cochon, prit une brouette et y entassa ses ruches qui, depuis, s'étaient multipliées.

Finalement, ces joyeux compères lui avaient plus. Il se joignit à eux et à leurs entreprises. De temps à autres, il allait en dans les villages, s'installait dans les taverne et prêchait, comme dans son jeune temps. Il était l'un des seuls de la troupe qui n'était pas déclaré hors-la-loi.

Enfin, avant que Robin n'arrive. Depuis, les action s'étaient faites plus virulentes et toute la troupe de ce chère Robin des Bois était toute entière condamnée à la corde.

A condition de les attraper.

Derrière l'écran...